Votre santé

Impacts sanitaires

Les pesticides sont des substances chimiques dont la terminaison en « cide » indique qu’ils ont pour fonction de tuer des champignons,des insectes, des herbes… mais ils présentent également un risque toxique pour certains organismes qu’ils ne ciblent pas. De nombreuses études scientifiques en attestent aujourd’hui.

  • 5 fois plus de risques de développement de la maladie de Parkinson.
  • 2,6 fois plus pour la maladie d’Alzheimer.
  • Un risque accru de lymphome, de leucémie, de cancers du cerveau, du sein, de la prostate et du testicule, de troubles de la fertilité, de malformations génitales, de puberté précoce,de dépression, etc.

Pour en savoir plus prenez connaissance de l’expertise  scientifique « Pesticides et santé » de la recherche médicale française (INSERM) qui date de 2013 et qui devrait être réactualisé en 2019.

Qui est concerné?

Les premières victimes des pesticides sont bien sûr les professionnels qui manipulent ces produits ou sont en contact avec ceux-ci. De nombreux professionnels sont concernés : agriculteurs, salariés agricoles, salariés de l’agro-alimentaire, hôtesses de l’air, salariés des espaces verts etc.
Chaque année, nombre d’entre eux tombent malade mais le chemin vers la reconnaissance en maladie professionnelle est long et semé d’embûches (peu de déclarations, peu de maladies reconnues, longueurs administratives…).

Les utilisateurs amateurs de pesticides sont aussi concernés. Les études montrent ainsi une augmentation du risque de leucémies infantiles pour les enfants des mères exposées pendant la grossesse.

Les riverains de champs, vignes ou vergers sont également des populations à risque puisque exposées aux pulvérisations. Il en va de même pour les écoles, hôpitaux, crèches, chemins de randonnée ou autres lieux situés proches de zones cultivées chimiquement.

Plus largement nous sommes tous concernés car l’eau, l’air et les aliments non bio contiennent fréquemment des résidus de pesticides. Nous sommes ainsi tous exposés aux pesticides, ce qui en fait un réel problème de santé publique.

Des études sur les riverains

Maladie de Parkinson et riverains exposés aux pesticides : une nouvelle étude fait le lien !

Le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Agence Santé Publique France a rendu publique, début avril 2018, une étude portant sur l’Incidence de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs et en population générale en fonction des caractéristiques agricoles des cantons français. Les conclusions soulèvent de nouveau la question de la protection des populations riveraines exposées à ces toxiques et de l’impact de ses produits sur les travailleurs agricoles.

En effet, l’étude montre qu’il y a  :

13 % de risques en plus de déclarer la maladie de Parkinson pour les exploitants agricoles affiliées à la mutualité sociale agricole (MSA) – le régime de santé des agriculteurs, par rapport aux personnes affiliées aux autres régimes de santé.

10 % de risques en plus pour les personnes affiliées au régime générale (entendez la population générale) de déclarer la maladie de parkinson quand elles vivent dans un canton fortement viticole que celles vivant éloignées de ces zones !

Les auteurs concluent ainsi : « cette étude nationale confirme la spécificité de la population professionnelle agricole vis-à-vis de la maladie de Parkinson. En outre, ses résultats suggèrent que l’exposition environnementale liée à l’utilisation agricole de pesticides pourrait être associée à la maladie de Parkinson[…] »

Des études d’exposition des riverains en cours en France

Du fait de ces préoccupations sanitaires, deux études nationales portant sur les riverains exposés aux pesticides ont été lancées en 2017 :

La première étude porte sur le lien entre cancers de l’enfant et proximité de cultures, avec une collaboration entre Santé publique France et l’équipe de recherche Inserm-EPICEA qui pilote le programme Géocap. Cette étude s’appuiera sur les données du Registre national des cancers de l’enfant et sur un indicateur d’exposition aux cultures construit par Santé publique France. Cette étude sera financée par l’Anses dans le cadre de la phytopharmacovigilance ;

La seconde s’intéresse à l’imprégnation multisites chez les riverains de cultures agricoles (sont prévues des analyses de cheveux, urines, sang), couplée avec des mesures environnementales (air ambiant, air intérieur, denrées contaminées auto-produites, eau). Des groupes exposés et considérés comme non exposés (résidants à plus de 8 km des lieux d’épandage) vont être pris en compte. Des questionnaires serviront à collecter des données. Pour aider à cette étude, les Agences Régionales de Santé ont été sollicitées (certaines ont répondu ne pas être intéressées par le projet d’autres s’impliqueront – nous vous donnerons le détail des ARS motivées ou non). Les premiers résultats sont attendus pour 2020.

Pour en savoir plus:

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Comment se protéger?

Il est possible de se protéger des pesticides. Bien sûr ils sont présents dans notre environnement, mais nous pouvons considérablement réduire notre niveau d’exposition en fonction des habitudes que nous prenons.

Pour l’alimentation vous pouvez:

      • Laver ou peler vos fruits et légumes mais cela n’enlève qu’une partie des pesticides (puisqu’on les retrouve aussi à l’intérieur) et en plus, cela fait disparaître une grande partie des vitamines.
      • Consommer des produits issus de l’agriculture biologique est la seule garantie d’une alimentation sans pesticides ni OGM et respectueuse de l’environnement. Des contrôles de qualité, indépendants et sérieux ont lieu chaque année pour vérifier la qualité des produits.

Pour les produits quotidiens vous pouvez:

      • Vous tourner vers des produits écologiques pour les nettoyants ménagers (vinaigre blanc, bicarbonate de soude ou encore citron), les cosmétiques (argile verte, baume à base de plantes), les anti-moustiques (huile de géranium) et antipuces (huiles essentielles de lavande), les antis poux (peigne fin, huiles) etc. C’est encore la meilleure garantie de ne pas être en contact avec des pesticides et/ou des perturbateurs endocriniens.

Si vous avez un jardin, un potager ou un verger:

      • Tournez-vous vers des techniques de jardinage au naturel, respectueuses de votre santé mais aussi de votre environnement. De nombreux guides du jardinage bio/au naturel existent, vous pouvez également trouver de nombreux conseils sur Internet
      • Faites vos achats dans les jardineries qui ont banni les pesticides de leurs rayons comme Botanic© depuis 2008.

Si vous êtes riverain d’un champ, d’un verger ou d’une vigne et que vous êtes victime des pulvérisations, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur notre fiche dédiée.