Traitement arboricoles

15/05/2020

Je viens de m »installer en maraîchage en Tarn et Garonne dans une plaine, au bord d’un fleuve : terres d’alluvions, eau disponible, une petite ferme à taille idéale, 1ha, pour du maraîchage bio. J’étais consciente qu’en m’installant en plaine, je serais plus exposée aux pesticides. J’ai longtemps hésiter à m’installer sur les coteaux, dans un cadre « plus sauvage », moins exposé mais la crainte du manque d’eau, d’une terre argileuse lourde, et de terrains pentus pour un métier déjà très physique m’ont fait reculer. C’est donc en pleine conscience que j’ai choisis mon lieu d’habitation et d’exploitation, convaincue que hormis le « vent des pesticides », ce qui compte le plus c’est de faire pousser des légumes dans un sol vivant, amendé, préservé et de travailler avec les énergies lunaires pour obtenir le meilleur des plantes. D’ailleurs ce lieu je les ai choisis parce que la terre a reçu le crottin de chevaux pendant plusieurs décennies. Malgré ces convictions, je reste toujours perplexe quand j’observe à quelques centaines de mètres les traitements qui sont quasi quotidiens, effectués même par période de grand vents (force 3 et au delà), même le samedi, même jusque 19h le soir quand les gens prennent l’apéro tranquillement dans leur jardin. Rien ne les arrête, eux ces géants qui détiennent des centaines d’hectares de pommiers. Je ne me sens pas le courage d’intenter une quelconque action en justice, trop peur des représailles, un hangar brûlé.. Je ne suis rien, petite maraîchère face à ces géants qui détiennent leur propre coopérative, qui ont un nom sur la place publique, qui sont respectés par l’admiration qu’ils suscitent. Alors je me tais en silence et j’observe..Avec l’espoir que des riverains eux se lèveront et crieront STOP.

11/04/20