J'ai été victime de traitements sur parcelles pendant le travail et de non respect de délai de rentrée sur parcelle après traitement

12/06/2018

En 2013-2014, J’ai travaillé pendant une saison (de septembre à juillet) sur le domaine viticole du plus grand producteur de l’appellation Jurançon. Au moment des travaux en verts et donc des traitements, avec des saisonniers et l’équipe de permanents, nous avons continué à travailler sur une parcelle en cours de traitement. C’est arrivé une fois en fin de journée. D’autres fois, les tracteurs traitaient sur les parcelles voisines.
J’ai interpellé mon chef d’équipe, un apprenti ingénieur. Il a appelé un des tractoristes qui lui a dit de ne pas s’inquiéter car « il n’épandait que du soufre ». 10 mn après cet appel, le chef d’exploitation arrive sur la parcelle avec es petits gants verts qu’il donne au chef d’équipe pour notre travail d’ébourgeonnage du lendemain. Il était 18h et nous reprenions le travail le lendemain à 8h. Je lui ai demandé ce qu’il faisait. Il m’a gentiment envoyée baladée en me disant que je n’allais pas commencer à l’emmerder. J’ai insisté en lui disant que je savais ce qu’il faisait et qu’il n’en n’avait pas le droit. Là-dessus, il m’explique que c’est un « petit Mikal », que le feuillage n’est pas haut et que si j’ai peur, demain, je n’ai qu’à aller au chai. Avec grande finesse il me tend les gants en me disant que ce sont des gants gynécologiques. J’en passe un et je lui demande de se retourner, mais je pense qu’il a fait mine de ne pas comprendre l’allusion. Bref…Après renseignements, ce n’était pas du Mika, mais du Folpel. Le lendemain, nous étions tous au travail sur cette parcelle, dont le délai de réentrée est au moins 24h, me semble-t-il. Pas un mot de l’équipe. La loi du silence. Je passe sur le temps passé la tête, les cheveux, le corps entier dans le feuillage traité lors du palissage (les vignes sont hautes en Jurançon), l’odeur des produits qui imprègne encore les vêtements aujourd’hui. Deux ans après, cancer du sein fortement hormono-dépendant. Est-ce lié ou pas ? Comme le dit l’oncologie, « il y a tellement de facteurs ». J’ai signalé l’incident au responsable de prévention de la MSA. J’ignore ce qui a été fait. Je ne travaille plus dans les vignes et pourtant j’adorais ça.

03/06/18