Bébé syndrome polymalformatif

19/03/2020

Il y a 6 ans, nous avons fait construire une maison à la campagne. Alors que nous pensions avoir choisi un havre de paix, nous nous trouvions en réalité au cœur d’une vaste plaine agricole, au centre de cultures intensives de pommes de terre, de maïs, de betteraves. Nous n’y avons pas prêté attention au départ, puis notre vie a basculé lorsque notre fille est née prématurément, atteinte d’un syndrome polymaformatif (sténose duodénale, fente palatine, malformation du système urinaire, rein atrophié, trouble de l’oralité…) Lalie a passé des mois à l’hôpital, subissant de multiples opérations. Les médecins n’ont jamais pu le confirmer totalement, mais ils ont lancé la piste d’un contact avec des « produits phytosanitaires », qui semble la plus plausible, puisque toute hypothèse génétique a été écartée. En effet, Lalie a fait son apparition dans le ventre de sa maman au début du printemps, au moment même où, la folle tournée des épandages débute. Aussi, les malformations sont apparues au moment de la division cellulaire, au début de la grossesse, lorsque le fœtus était le plus vulnérable. Aujourd’hui encore, Lalie fait face à différentes pathologies et notre vie reste marquée par ses problèmes de santé, alors que nous n’en sommes pas les responsables. Récemment, j’ai écrit un livre, « Le premier jour de l’hiver » publié aux Editions Coetquen, pour raconter notre histoire, partager un vécu, et mettre en avant le courage d’une petite fille au destin particulier, écornée par la folie des hommes.

23 décembre 2019