Terres maraîchères polluées par des pesticides interdits depuis 1972
Je me suis installée en 2013 en maraîchage biologique sur une ferme de 7,8 hectares, comprenant 3 hectares de cultures en plein champ, 1116 m² sous abri et un verger d’un hectare. Le reste était en prairie.
En novembre 2021, lors d’un contrôle inopiné, j’ai découvert qu’une partie de mes courges était polluée à la dieldrine et à l’aldrine, des molécules interdites depuis 1972 et 1992. Les sols sont également contaminés. Quel choc ! J’ai immédiatement arrêté la production. Depuis, je continue de payer pour un outil de travail qui n’en est plus un.
Aujourd’hui, 14 avril 2024, je n’ai toujours pas obtenu de réponses des services de l’État quant au devenir possible de ces terres, à la dépollution éventuelle et aux risques pour la santé liés à la consommation de légumes contaminés. Pire encore, la terre continue à se vendre sans analyses préalables ni prévention ! Les nouveaux exploitants risquent de perdre leur outil de travail et leur investissement, avec un risque non assurable.
Cette situation est choquante : l’ensemble des services de l’État est au courant de cette problématique et continue de faire l’autruche, ignorant le risque sanitaire au profit des intérêts financiers des fabricants de produits phytosanitaires et pharmaceutiques.
Je suis en colère : la majorité de nos décideurs politiques préfère fermer les yeux sur un scandale sanitaire majeur, celui des pesticides en général. Les pesticides nuisent à tous les niveaux de la vie : la faune et la flore, nos maisons, notre eau, notre air, nos sols, notre alimentation… tout est pollué pour le profit d’une minorité ! Devons-nous accepter de tomber malades ou de mourir à tout âge pour enrichir les fortunes de quelques-uns ?
Nous savons produire des aliments de qualité, avec des techniques respectueuses de l’Homme et de l’Environnement. L’agriculture biologique est la seule voie pour sortir de cette tourmente. Mesdames et Messieurs les consommateurs, vous avez le pouvoir de changer le système en soutenant les paysans engagés de vos régions avec vos achats.
Je crois que nous le devons à nos enfants.
13/06/24