Ma fille, ses amies et mon voisin, victimes d'un épandage de fongicides
Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 mai 2022, entre 23h et 1h du matin, l’agriculteur exploitant la parcelle située derrière chez moi, à Ambres (Tarn), a pulvérisé des produits phytosanitaires sur son champ de blé.
Au même moment, dans mon jardin mitoyen de cette parcelle, ma fille fêtait ses 16 ans avec des amies. Compte tenu de la chaleur (il avait fait 36°C dans la journée), elles étaient sur la terrasse, discutaient, dansaient et profitaient de la piscine, lorsqu’elles ont remarqué qu’un tracteur passait dans le champ en pulvérisant des produits. Peu après, elles ont ressenti une odeur désagréable et, une dizaine de minutes plus tard, elles ont décidé de rentrer à l’intérieur de la maison.
Pendant ce temps, un de mes voisins, dont la maison est également mitoyenne du champ, dormait les fenêtres ouvertes. Il a été réveillé par une odeur insupportable (qu’il a d’abord pris pour du gasoil). Il m’a envoyé un message pour me dire qu’il avait appelé la gendarmerie et qu’il souffrait de nausées et de maux de tête, qu’il attribuait au passage du tracteur.
Le lendemain, en milieu d’après-midi, ma fille a été sujette à des nausées, des vertiges et des maux de tête (elle avait la sensation d’être sur le point de s’évanouir). Ces symptômes ont duré toute la journée du dimanche et jusqu’au lundi, au point qu’elle n’a pas pu se rendre au lycée. Plusieurs de ses amies présentes le samedi soir ont également ressenti des symptômes inhabituels entre le dimanche et le lundi : tremblements, frissons, maux de tête, vertiges, palpitations cardiaques…
Le dimanche, mon voisin, réveillé par les épandages, a contacté un autre voisin pour savoir s’il avait, lui aussi, été dérangé par ces pulvérisations nocturnes. Ce deuxième voisin lui a répondu qu’il avait été averti par l’agriculteur la veille, l’informant qu’il allait pulvériser un fongicide et lui conseillant de « s’isoler entre 22h et 3h du matin ». Le problème est que, sur les trois habitations riveraines de la parcelle, un seul voisin avait été prévenu !
Le lundi, j’ai emmené ma fille consulter notre médecin. Au vu de la situation décrite et des symptômes ressentis par ma fille, il a conclu qu’elle avait été « victime d’une probable intoxication aux pesticides ».
Le même jour, j’ai contacté le maire de ma commune pour lui demander de prendre contact avec l’agriculteur afin d’obtenir la liste des produits pulvérisés et de savoir pourquoi seul un voisin avait été averti. J’ai également déposé une pré-plainte en ligne auprès des services de la gendarmerie.
J’ai contacté l’association locale Vaurais Nature Environnement, qui prévoit de rencontrer l’agriculteur pour discuter de ce qui s’est passé et pour éviter que cela ne se reproduise. Si celui-ci ne répond pas après relance, l’association envisage de porter plainte.
Je suis furieux et j’espère que ma fille, ses amies et mes voisins ne souffriront pas d’effets à long terme sur leur santé. Il est impératif que les pratiques agricoles et la réglementation évoluent, et que l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement soit sérieusement pris en compte.
25/05/22